Descriptif détaillé
Au sommaire du numéro 213 de mars 2022 :
À l’automne 2020, ma fille, installée à Troyes, se met en tête de se trouver une maison à elle. Elle souhaite la campagne. Après dix ans d’études à Dijon, elle est rassasiée de la ville. Elle finit par trouver une jolie longère qui répond à ses souhaits à proximité de Chaource. C’est une jolie région, dont l’architecture hésite entre Bourgogne et Champagne auboise. Ici, les murs de pierre calcaire côtoient les façades à colombage. Évidemment, me voila réquisitionné pour les travaux. Il va falloir créer des ouvertures sur la façade ouest, qui en est totalement dépourvue. On veut faire au mieux, respecter l’esprit de la maison, ne pas dénaturer… Mais les moyens sont limités, et ne permettront pas de créer des ouvertures en pierre de taille, comme celles existant sur l’autre
façade. L’idée germe… Puisqu’on est au pays du bois apparent, pourquoi ne pas monter les jambages et le linteau en bois ? On garde uniquement les appuis en pierre, cela réduit considérablement les coûts et, à notre avis, s’intègre dans le paysage. Mise au plan, présentation à l’Architecte des Bâtiments de France… Le projet est accepté. À moi maintenant de m’y atteler. Je vais vous relater la naissance et la mise en place de ces encadrements d’ouvertures un peu particuliers..
Un jour, une amie me sollicite car elle souhaite offrir un bureau comme cadeau d’anniversaire à sa fille Maud, alors en classe de 4ème. Pour une fois, je n’ai pas à me creuser beaucoup la tête pour le design car Maud, au courant du projet de sa mère, me soumet un croquis. Tout y est ! ou presque : plateau, forme et inclinaison des pieds, tiroirs, hauteur, largeur… Il faut dire que Maud est bricoleuse, créative et douée de ses mains. Certes, son ébauche est imparfaite au niveau des proportions, des épaisseurs de bois ou de la perspective, mais les principaux besoins et caractéristiques sont bien exprimés.
Je possède une machine combinée 3 opérations (dégauchissage, rabotage et mortaisage). Je n’ai pas les options toupie ni scie circulaire. Pour le sciage, j’ai de quoi me débrouiller. Pour les profilages aussi, à la défonceuse. Mais pour les tenons, c’est plus compliqué ! Je pourrais les usiner à la défonceuse, mais dès qu’il y en a beaucoup, c’est très chronophage. Pourquoi pas envisager des faux-tenons, comme des dominos ? Pas question pour moi d’investir dans une nouvelle machine, d’autant que je possède la solution : ma mortaiseuse à mèche ! Pour un assemblage à faux-tenon, il suffit en effet de pratiquer une mortaise de même dimension, en vis-à-vis, dans chacun des éléments à assembler. Seul problème : le chariot de ma mortaiseuse n’est pas adapté pour ce genre de travail parce qu’il ne possède ni guide pour caler les pièces, ni butées pour les appuyer, et que son presseur n’est pas assez performant. Un montage d’usinage « maison » m’a tiré d’affaire.
Voilà un outil qu’on ne trouve pratiquement plus nulle part. C’est certainement dû au développement et à la démocratisation des scies circulaires à onglet, mais aussi à la mécanisation plus générale du métier. Une mécanisation qui tend à faire disparaître certains savoir-faire d’ordre artisanal. Malgré tout, cette boîte à recaler d’ébéniste est un outil qui a fait ses preuves et qui reste irremplaçable. Son utilisation, ce n’est certainement pas un hasard, est encore enseignée dans des lieux de formation renommés comme l’école Boulle, à Paris, qui continue de former des artisans d’exception.
Et vos rubriques habituelles : bloc-notes, petites annonces, carnet d'adresses
48 pages
Format: 21 x 29,7 cm
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